L’erreur constitue un levier fondamental dans le processus d’apprentissage. Comme le souligne le philosophe Gaston Bachelard, elle représente la manière spécifiquement humaine d’apprendre. Contrairement aux animaux, qui apprennent peu en se trompant, l’être humain progresse précisément grâce à ses erreurs. Ainsi, chaque erreur, même minime, offre à l’élève l’opportunité de franchir une nouvelle étape vers la compréhension.
Lorsqu’un enfant rencontre des difficultés, par exemple en essayant de comprendre l’addition des fractions, il peut être rassurant de lui rappeler d’autres apprentissages corporels comme la marche ou le vélo. Avant de maîtriser ces compétences, combien de fois est-il tombé ? Trop souvent pour pouvoir les compter. Ce n’est pas l’absence de chute qui l’a fait progresser, mais sa capacité à se relever et à recommencer. Il en va de même pour les apprentissages scolaires : la réussite ne survient pas d’un seul coup, elle se construit pas à pas, dans la durée.
Les échecs, bien qu’inconfortables, doivent être reconnus comme des étapes indispensables du parcours scolaire. Se tromper, échouer à un devoir ou recevoir une mauvaise note ne sont pas des signes d’inaptitude, mais des occasions de réfléchir autrement, d’ajuster ses méthodes, de revoir des notions antérieures. Une erreur ne doit jamais être interprétée comme un échec définitif, mais plutôt comme un indicateur : elle révèle que certaines notions restent à assimiler. L’apprentissage se fait dans le temps, selon un rythme qui peut varier d’un élève à l’autre.
Comme le rappelle Charles Pépin dans Les vertus de l’échec : « Il est des victoires qui ne se remportent qu’en perdant des batailles. » Les mauvaises notes nous incitent à persévérer, à analyser nos erreurs et à nous poser les bonnes questions. Mieux vaut se tromper et en comprendre les raisons que réussir sans savoir pourquoi.
Il est donc essentiel de transmettre aux élèves l’idée que l’erreur est non seulement permise, mais nécessaire. Ils doivent comprendre que se tromper fait partie intégrante du processus de progression. Ce message doit être porté par les adultes, enseignants et parents, à condition qu’eux-mêmes en soient pleinement convaincus. C’est ainsi qu’ils pourront l’incarner et le communiquer à la fois explicitement et implicitement.
Les résultats scolaires doivent être considérés comme une photographie momentanée des acquis d’un élève. Il ne s’agit pas de récompenser ou de sanctionner une note, mais plutôt d’identifier ce qui n’est pas encore maîtrisé et de proposer des solutions concrètes pour y remédier.
Lorsqu’un élève obtient une mauvaise note, il est fondamental d’en analyser les causes pour proposer un accompagnement adapté. Plusieurs facteurs peuvent expliquer une erreur :
Par exemple, si l’élève s’est contenté de relire son cours la veille de l’évaluation – ce qui constitue une stratégie inefficace – il pourra comprendre l’intérêt de répartir ses révisions sur plusieurs jours pour mieux mémoriser.
Identifier avec précision la nature de l’erreur permet de mettre en œuvre des actions correctives ciblées. Mais au-delà du repérage, il est indispensable d’accorder à la correction l’importance qu’elle mérite. L’élève doit apprendre à consacrer autant de temps à l’analyse de ses erreurs qu’à la réalisation de l’exercice.
Il doit également devenir progressivement autonome dans cette démarche : consulter lui-même ses ressources, corriger une dictée à l’aide de sa liste de mots, revoir un point de grammaire ou de mathématiques sans attendre une consigne extérieure.
Quand les parents ne se sentent pas en mesure d’identifier les difficultés de leur enfant ou de lui proposer une remédiation, ils peuvent l’aider à formuler ses questions, à expliciter ses blocages, puis l’inciter à demander de l’aide à son enseignant. Cette initiative, par exemple en APC (accompagnement personnalisé), traduit une volonté de progresser et une maturité que les enseignants reconnaissent et valorisent. À l’inverse, une absence totale de réaction face à une mauvaise note peut être interprétée comme un désintérêt, et donc mal perçue.
C’est en se confrontant à l’erreur, en acceptant l’échec comme une étape, que l’on progresse. À condition de l’analyser et de la comprendre, chaque erreur devient un pas de plus vers la compréhension et la mémorisation durable d’une notion. Les bonnes notes, bien que valorisantes, nous apprennent souvent moins que les mauvaises. Les unes flattent l’ego ; les autres aident à grandir.
Accompagner son enfant avec méthode favorise son autonomie, sa motivation et la réussite scolaire